A l’unisson : L’union des voix pour l’union des coeurs
La musique est un langage universel qui n'a pas besoin d’être traduit. Elle est le vecteur le plus fort pour faire passer des émotions, parler à l’âme et toucher les consciences.
Depuis quelques années, on assiste à la recrudescence des actes de haine, de racisme et d’antisémitisme en France et dans le monde. Face à l’horreur et la violence qui ont envahi nos rues et notre quotidien, des barrières se se sont crées entre les différentes populations, par réflexe sécuritaire.
Alors comment se retrouver, communiquer les uns avec les autres, dans un climat de confiance et de partage ?
Pour des générations d’individus venant d’origines diverses et dont les frontières des pays restent fermées les unes aux autres, la musique est un moyen de construire des ponts pour les faire se rencontrer. Elle adoucit les coeurs et les rancoeurs. Elle transcende les peurs et les préjugés. Elle pénètre l’âme et tout devient alors possible.
Nombre d’artistes ont tout naturellement choisi de se servir de la musique pour initier ce rapprochement en chantant l’espoir et la paix entre les peuples.
A l’unisson, et en mélangeant leurs styles, ils ont réussi à s’assembler et à rassembler en mettant de coté leurs différences, pour clamer d’ une même voix la nécessité d’une paix dans les coeurs.
Un projet à trois voix et à mille voies
Ils ne se connaissaient pas avant, et pourtant ils chantent des textes remplis d’amour, de respect et de cohésion.
A eux trois, ils incarnent une grande part de l’humanité.
Le trio de chanteurs « Ensemble » composé de trois hommes de foi : Farid Abdelkrim, humoriste et comédien musulman engagé, Philippe Darmon, chantre dans une synagogue parisienne et Matthieu de Laubier, prêtre catholique partagent leurs voix sur le même album intitulé « Liberté » pour célébrer et inspirer le vivre ensemble et la tolérance. Ce sont trois voix, trois traditions, trois personnes faisant une même fraternité.
Un ambitieux projet artistique, qui aurait pu paraître angélique, mais dont la force symbolique est importante puisqu’il réunit des personnes des trois grandes religions monothéistes au service du dialogue interreligieux, dans une époque troublée par la résurgence du fanatisme et du terrorisme.
Les voix des trois chanteurs s’entremêlent dans une symphonie apaisante à l'unisson prônant les valeurs humanistes communes à la Torah, à la Bible et au Coran : « Voilà ma foi, mon espérance, mon amour, ma joie » car « si un ciel divise les hommes, la Terre, elle, les réunit. »
Une même voix pour s’engager
A l’image de ces deux chanteuses, l’une Israélienne juive, l’autre arabe- israelienne , Noa et Mira Awad s’inscrivent comme des ambassadrices militantes pour faire avancer un dialogue de paix et d’espoir dans cette région du Proche- Orient.
Les chanteuses se sont associées pour la première fois en 2002, au plus fort de la deuxième intifada palestinienne, pour aborder le dialogue à travers leur version enregistrée de la chanson des Beatles "We Can Work It Out", qui a été interprétée à la fois en arabe et en hébreu. Quelques années plus tard, en 2009, le duo a été choisi pour représenter Israël au concours de l’Eurovision avec le titre « There must be another way ».
Bien que les deux femmes soient issues de milieux très différents, leur engagement empreint de courage et de détermination illustre les efforts de nombreuses organisations en Israël qui promeuvent la paix et la coopération par le biais de projets communs tels que les centres de développement économique, les sports extra scolaires et les écoles bilingues et biculturelles.
"Chacun est responsable de mettre son grain de sel pour la paix et la coexistence. Notre contribution est la musique", a déclaré Noa au sujet du duo de chanteurs "Nous avons une véritable amitié. Bien sûr, nous nous disputons. Mais ce qui est beau, c'est que nous offrons un exemple de ce à quoi la coexistence pourrait ressembler. »
S’unir pour apaiser
Elles se sont retrouvées dans la cour des Invalides, pour la cérémonie d’hommage national aux victimes des attentats du 13 Novembre 2015 , qui ont couté la vie à 131 personnes et fait 350 bléssés.
Le trio de chanteuses issues d’origines diverses et aux timbres de voix bien distincts composé de Nolwenn Leroy, la bretonne, Camélia Jordana, la petite fille d’immigrés algériens et Yael Naim, la franco-israélienne, a repris la chanson très emblématique « Quand on n’a que l’amour » de Jacques Brel.
Ensemble avec leurs voix à la fois douce, forte et éraillée, sur un texte aux paroles pacifistes, elles ont répondu aux terroristes qui ont endeuillé Paris et voulu détruire la cohésion de la société française.
A l’unisson, elles ont uni leurs voix pour répondre à la violence et à la barbarie.
Chanter pour ne pas se taire.
Chanter pour apaiser le ressentiment, le désir de vengeance et le rejet d’autrui. Chanter pour toucher l’âme et rappeler la nécessité absolue de fraternité.
Ensemble elles ont montré l’exemple de l’union face à l’horreur quelles que soient les origines ou les convictions religieuses.
Nos différences, notre richesse
Ils sont différents mais se ressemblent, ils partagent une histoire et des valeurs communes et ont le même objectif : montrer que l’entente est possible et qu’il suffit de montrer l’exemple pour inspirer.
Ils se sont réunis sur scène à Paris en janvier 2015, en réaction aux lourds attentats ayant frappé la France, autour d’ un titre symbolique intitulé "Pourquoi ne pas y croire..."
Des paroles qui prennent d’autant plus de sens lorsqu’elles sont écrites et chantées par un trio très éclectique à la fois français, marocain et israélien. A cette occasion, les chanteurs Patrick Bruel, Youness Elguezouli et Idan Raichel se sont engagés pour faire avancer l'histoire et l’écrire ensemble avec une chanson universelle interprétée en français, en arabe et en hébreu.
Le choix audacieux de Bruel en la personne de Raichel, chanteur juif israélien bien connu pour ses collaborations interculturelles qui ont changé le visage de la musique populaire israélienne en montrant un Israël jeune, tolérant et multi- ethnique, et celui de la star du Raï ,Youness, chanteur populaire marocain et musulman, pour interpréter cette chanson pleine d’espoir et de fraternité illustre parfaitement le désir d’entreprendre le chemin du dialogue et de la paix.
La musique est un merveilleux instrument pour faire entendre sa voix et raconter ses sentiments. S’en servir pour aider à éveiller les consciences, engager le dialogue, prôner l’entente et la coexistence est le plus noble moyen de résister à la violence.