32 milliards d’euros pour racheter Wiz : Google investit dans l’excellence israélienne
Vertigineuse ascension
Fondée en 2020 par Assaf Rappaport, 41 ans, Yinon Costica, 42 ans, Ami Luttwak, 41 ans, et Roy Reznik, 36 ans, Wiz s’est rapidement imposée comme une référence en matière de cybersécurité dans le cloud. La jeune pousse fleurit a développé une plateforme qui analyse les données issues de divers services cloud tels qu’AWS, Google Cloud Platform, Microsoft Azure et Oracle Cloud pour identifier des vulnérabilités et prévenir les cyberattaques.
Cette success story repose avant tout sur l’expertise de ses fondateurs, tous issus de l’unité 8200, l’élite du renseignement israélien. Avant de créer Wiz, ils avaient déjà fait leurs preuves en vendant leur précédente startup, Adallom, à Microsoft pour 320 millions de dollars en 2015. Forts de ce premier succès, ces entrepreneurs en série ont donc pu perfectionner leur approche de la sécurité cloud et attirer rapidement les plus grandes entreprises américaines parmi leurs clients. Désormais, Wiz sécurise près de la moitié des 100 plus grandes entreprises des États-Unis, y compris Amazon et Microsoft.
Un rachat qui bouscule le secteur du cloud
Google, en quête de compétitivité sur le marché du cloud, avait déjà tenté un premier rachat en 2024, proposant alors 23 milliards de dollars. Cette offre avait été rejetée par Wi qui envisageait à ce moment une introduction en bourse. Loin de vouloir laisser cette pépite lui filer entre les doigts, Google est revenu à la charge avec une offre de 32 milliards de dollars, qui a finalement convaincu les dirigeants de Wiz. Ce rachat dépasse largement le précédent record de Google en matière d’acquisition, détenu jusqu’ici par l’achat de Motorola Mobility en 2011 pour 12,5 milliards de dollars.
Rien de surprenant, ce n’est que la démonstration de l’importance croissante de la cybersécurité dans un monde où la migration vers le cloud est devenue un enjeu stratégique pour les entreprises. Par ailleurs, l'acquisition de Wiz par Google intervient dans un contexte économique où les fusions et acquisitions dans la Tech sont scrutées de près par les régulateurs, notamment sous l’administration Trump. En effet, alors que les grandes entreprises hésitent à s’engager dans des transactions de cette ampleur par crainte de mesures antitrust, Google a pris le pari d’avancer malgré tout. Ainsi, cette acquisition pourrait ainsi servir de test pour mesurer la tolérance des autorités à ce type d’opération.
Une acquisition qui marque une nouvelle ère
Le rachat de Wiz par Google pour 32 milliards de dollars ne se résume pas à une opération financière d’envergure. Il s’agit d’un moment charnière, qui illustre l’évolution du paysage technologique mondial, où la cybersécurité est désormais au cœur des enjeux économiques, politiques, stratégiques et géopolitiques. Dans un contexte d’adoption massive du cloud et d’essor de l’intelligence artificielle, garantir la sécurité des infrastructures numériques devient un impératif pour toutes les entreprises, quels que soient leur secteur ou leur taille.
Au-delà de l’intérêt stratégique pour Google, cette acquisition met en lumière le rôle croissant d’Israël en tant que puissance technologique. En l’espace de quelques années, la startup nation s’est imposée comme un leader mondial de la cybersécurité, porté par un écosystème entrepreneurial d’une rare vitalité. Ce succès repose sur plusieurs facteurs : une culture de l’innovation profondément ancrée, un accès fluide aux capitaux d’investissement, une forte connexion avec les marchés internationaux, mais aussi une expertise issue de l’histoire du pays. De plus, cette opération est aussi le reflet d’un renouveau, celui d’un Moyen-Orient tourné vers l’innovation, où la technologie devient un vecteur de croissance, de changement, de coopération internationale et de prospérité. C’est dans profonde mutation que la startup nation porte la responsabilité de montrer le chemin par l’exemple.
Sources :