L’amour universel de Rûmi et Shams, un nouveau regard sur notre monde

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Sam Sadroleslami

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L’amour universel de Rûmi et Shams, un nouveau regard sur notre monde

Dans un monde où les conflits, les crises et la souffrance semblent dominer l’actualité, Soufi, mon amour d’Elif Shafak nous offre une perspective totalement différente. À travers l’histoire de Rûmi, érudit reconnu, et Shams de Tabriz, un derviche errant, ce roman nous invite à un voyage spirituel et philosophique où l’amour devient la seule véritable voie. Ce chemin de l’amour, bien que semé d’embûches, est la possibilité d’avancer pas par pas des ténèbres vers la lumière.

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Une amitié peut tout changer

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Le roman est d'abord le récit d'une rencontre scellée par le destin, comme si, comme l’évoquait Diderot, “tout était écrit là-haut”. Rûmi, reconnu de tous comme un érudit respecté, est enfermé dans sa routine spirituelle. Shams, au contraire, est un derviche mystique au caractère imprévisible et libre. Cette magnifique amitié va bouleverser non seulement leurs propres existences, mais également celles de tous ceux qui gravitent autour d’eux. Shams apparaît comme un miroir de vérité, sans compromis ni artifice. Par ses enseignements, il pousse Rûmi à abandonner ses dogmes et à embrasser l’essence de tout autre chose, une chose libre, sans structure : l’amour divin. Comme toute relation d’amitié, l'intensité de la lumière peut également être source de tensions. Shams, par son caractère iconoclaste, attire autant l’admiration que l’hostilité. Néanmoins, à travers cette relation, Shafak tient à nous illustrer comment l’amitié, lorsqu’elle est authentique, peut profondément nous changer.

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L’enseignement de l’amour

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Si l’amour est véritable, n’est-il pas naturellement propre à chacun et donc inutile de l'enseigner ? Certes, la question se pose.

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Malgré tout, les enseignements transmis par Shams de Tabriz dans Soufi, mon amour, à travers les 40 Règles de l’Amour", se déploient comme un fil conducteur à travers le roman. Ces préceptes guident les personnages et offrent au lecteur une réflexion sur la nature profonde de l’amour et de la spiritualité. Voici par exemple deux enseignements marquants :

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Le premier nous rappelle : « Ne cherche pas l’amour ailleurs que dans ton propre cœur. Si tu l’as trouvé là, il est partout. Si tu ne l’as pas trouvé là, il n’est nulle part. » Nous comprenons aussi que l’amour n’est pas une quête extérieure, mais une réalisation intime, une réalisation de soi. L’invitation est donnée par Shams de découvrir cette source inépuisable d’amour en nous-mêmes. Ainsi seulement, l’amour peut devenir un prisme à travers lequel nous pouvons voir et comprendre le monde entier.

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Enfin : « L’amour ne regarde pas la race, la religion ou le statut social. » Ce précepte appelle à une ouverture totale, à embrasser l’humanité dans toute sa diversité. Dans un monde parfois fragmenté par les préjugés et les divisions, cette règle agit comme un rappel puissant que l’amour transcende les clivages.

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L’amour peut changer notre monde

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Dans un contexte mondial en pleine mutation, Soufi, mon amour nous invite à réfléchir à notre manière de faire naviguer notre esprit dans le monde. Le Moyen-Orient, berceau de l’humanité, se transforme sous nos yeux, cherchant à remodeler son identité au milieu des tensions et des espoirs. Les pays africains, après avoir émergé des ravages de la colonisation, se trouvent encore en quête de stabilité et d’unité. Pendant ce temps, l’ordre mondial vacille entre les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, redessinant les équilibres économiques et géopolitiques. Parallèlement, la concentration du pouvoir entre les mains de quelques élites économiques façonne un monde où les décisions sont guidées par des dogmes et des intérêts personnels.

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Cependant, au milieu de ces défis colossaux, Soufi, mon amour offre une lueur d’espoir et rappelle que l’humanité conserve un fil conducteur inestimable : l’amour universel. Ce fil, tissé par des valeurs comme la compassion, la tolérance ou encore l'ouverture, est ce qui peut guider les individus et les nations vers une coexistence et une prospérité partagée. L’innovation, la diplomatie, le commerce et la technologie sont certes des leviers importants pour bâtir des sociétés intégrées et prospères, mais ils doivent être ancrés dans une structure de valeurs commune.

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Le message de Shams et Rûmi est fondamental : l’amour n’est pas seulement une émotion ou un idéal abstrait, mais une force vivante, capable de transcender les frontières religieuses, culturelles et politiques. En embrassant cette philosophie, nous pouvons non seulement guérir les blessures du passé, mais aussi construire un avenir où les différences enrichissent plutôt que de diviser.