Khazna : La start-up eco-friendly qui lutte contre précarité financière en Égypte
Le contexte socio-économique de l’Égypte est encore fragile. Au vu d’une l’inflation alarmante - frisant les 40% en septembre 2023 - la Banque Mondiale, estime qu’à l’heure actuelle 60% des 104 millions d’égyptiens se trouvent sous le seuil de pauvreté. Cette situation critique se traduit par de fortes inégalités recensées dans plusieurs domaines, notamment les services financiers. Bien que 50% des Égyptiens possèdent un téléphone, seulement un habitant sur trois bénéficie d’un accès complet aux services financiers. Khazna s’adresse aux deux tiers restant.
Khazna : une mission d’inclusion financière
La start-up, basée au Caire, a été fondée en 2019 par Omar Saleh, Ahmed Waqueeh et Fatma El Shenawy, elle déploie son offre de services financiers aux ménages pauvres dans tout le Moyen-Orient. Elle leur permet, entres autres, d'effectuer des retraits et des dépôts sans aucun frais. L’application fournit également un lexique exhaustif des éléments relatifs au salaire et à son usage, l’idée étant d’accompagner les utilisateurs vers une sécurité et indépendance financière totale. Elle permet même aux petites et moyennes entreprises de gérer aisément les avances salariales, demandées directement par les salariés via l’application, et obtenues en temps réel. D’après le centre de recherches 60 decibels, 60% des utilisateurs égyptiens considèrent que Khazna a changé leur vie.
Cette démarche d’aide à la gestion budgétaire et salariale qui s’appuie sur la technologie, attire d’ailleurs de plus en plus d’investisseurs dans de multiples marchés : France, Egypte, Espagne, Indonésie ou Nigéria où les start-ups Spayr, Khazna, Payflow, Xendit, Earnipay. L’intérêt de ce grand projet d’inclusion financière est qu’il évite aux consommateurs d’avoir à supporter le stress de manquer d’argent ou de devoir emprunter à des prédateurs.
Khazna n’a pas fini de lutter contre la pauvreté. La jeune fintech envisage de proposer des services supplémentaires tels que des offres d’assurance. Pour atteindre ce nouvel objectif, la start-up a entrepris de forger de solides partenariats avec les compagnies majeures que sont Quona Capital, Speedinvest, Nclude ou encore Arab Bank dans le but de recueillir davantage de fonds. En avril 2022, Khazna lève 38 millions de dollars de série A en dette et en capitaux propres, tandis que l’équipe dirigeante continue de perfectionner ses outils technologiques au sein des centres de données de Khazna. Résultat : en 2023, la start-up est lauréate du Fintech Social Impact Award.
Quand solvabilité rime avec durabilité : une start-up qui s’adapte aux enjeux climatiques
Que proposer de plus ? Bien connectée aux utilisateurs et à leurs besoins, Khazna ne néglige pas pour autant les enjeux plus globaux. En résonance avec la conférence de la COP27, qui s’est déroulée en 2022 à Charm El Cheikh (Égypte), Khazna vient tout juste d’amorcer son voyage vers une plus grande sobriété énergétique. La première étape, mais pas des moindres, consiste à remettre aux normes les infrastructures fixes qui concentrent les données mobilisées par l’application. Représentant 4% de la consommation énergétique mondiale en 2015, d’après la filiale d’EDF, Réseau de Transport d’Électricité (RTE), les centres de données font en effet partie des plus gros émetteurs de dioxyde de carbone.
Ainsi focalisé sur le fait de construire des centres de données durables dans la région, Hassan Alnaqbi, CEO de Khazna, a confirmé la récente adoption des réglementations internationales en matière d’environnement. D’ores et déjà, la fintech égyptienne a entamé une réduction de sa consommation hydrique en réutilisant ses eaux usées et prévoit également de développer une centrale d’énergie photovoltaïque en partenariat avec Emerge, la joint-venture d’EDF et Masdar. Les initiatives entreprises par Khazna ont d’ailleurs été récompensées par le système nord américain Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) qui s’est empressé d’accorder à la jeune pousse quatre certificats de construction.
“C’est en étant responsable que nous pouvons construire une marque fondée sur la confiance”
Fatma Ashkanani, dirigeante adjointe de khazna
Fatma Ashkanani, dirigeante adjointe, insiste sur l’importance de cette direction empruntée par la start-up : “C’est seulement en étant responsable que nous pouvons nourrir la réputation de notre entreprise et construire une marque fondée sur la confiance. En investissant dans les meilleures pratiques internationales et en créant un environnement favorable Khazna veut attirer les meilleurs talents”. Une ambition qui présage encore bien des développements.
Sources :
https://www.khazna.ae/about-us/
https://www.linkedin.com/company/khazna
https://www.planetoscope.com/electronique/230-energie-consommee-par-les-data-centers.html
Credits photo : https://telecomtalk.info/khazna-datacenters-benyagroup-egypt-first-hyperscale-datacenter/702584/