COP 28 à Dubaï : les Emirats arabes unis, leader environnemental au Moyen- Orient
Bien que leur développement soit axé sur les énergies fossiles, ils ne cachent pas leur détermination en faveur de la transition énergétique. Les Emirats arabes unis pensent à l’après-pétrole et ambitionnent d’être un champion des énergies renouvelables, dans une région du monde tout particulièrement exposée au réchauffement climatique.
L’émergence d’un leader régional face à l’urgence climatique
La 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ou COP28 s’est ouverte le 30 novembre dernier à Dubaï, en présence de près de 60 000 délégués internationaux. En identifiant ce qu’il reste à faire depuis l’Accord de Paris en 2015, elle se veut également la mise en œuvre de mesures accélérées face à l’urgence climatique.
L’habileté diplomatique des Emirats, hôtes de ce grand rassemblement annuel, n’est plus à démontrer car ils sont considérés comme un médiateur de premier plan pour les questions relatives au Moyen-Orient. Sur celle de l’environnement, ils entendent faire figure de leader et allier transition écologique et innovation technologique. Bien que leur développement soit axé sur les énergies fossiles, ils ne cachent pas leur détermination en faveur de la transition énergétique. Les Emirats arabes unis pensent à l’après-pétrole et ambitionnent d’être un champion des énergies renouvelables, dans une région du monde tout particulièrement exposée au réchauffement climatique (sécheresses, désertification et raréfaction de l’eau.) En présidant la COP28, ils se font porte-parole des pays soumis aux mêmes défis et exposent leur leadership, dans le photovoltaïque notamment.
Masdar City et Al-Dhafra, vitrines de l’engagement environnemental des Emirats Imaginée en 2006 par la compagnie nationale dédiée aux énergies renouvelables qui lui a donné son nom, l’éco-ville de Masdar City a été construite dans le désert avec un triple objectif : 0 déchet non renouvelable, 0 carbone, 100 % d’énergie solaire. Au niveau architectural, tout a été étudié pour y faciliter la circulation du vent et se protéger du soleil. Des groupes internationaux de premier plan, séduits par l’idée et les avantages fiscaux mis en place, s’y sont d’ailleurs installés comme Total Energies ou Engie. De son côté, le parc solaire d’Al-Dhafra, à 35km d’Abou Dhabi, est pour l’instant la plus grande centrale photovoltaïque du monde, avec 4 millions de panneaux sur une surface de plus de 21 km2. Inaugurée mi-novembre, elle a pour but de satisfaire les besoins en électricité de près de 200 000 personnes et permettrait d'éviter l'émission de près de 2,4 millions de tonnes de CO2 par an. Elle devrait bientôt être détrônée par le parc solaire Mohammed ben Rachid al-Maktoum, à Dubaï-même.
Des investissements massifs en faveur de la transition énergétique
En 2021, Abou Dhabi annonçait prévoir au moins 63 milliards de dollars dans le domaine des énergies renouvelables. En septembre dernier, présents à Nairobi à l’occasion du sommet africain pour le climat, les Emirats se sont prononcés pour un investissement de 4 milliards en faveur du développement des énergies renouvelables en Afrique. La 7e puissance pétrolière du monde s’engage pour l’avenir et compte peser sur la scène internationale en exportant son savoir-faire en matière de développement. Au sein de la coalition qui rassemble 7 autres nations arabes (la Tunisie le Maroc, Oman, la Jordanie, le Liban, la Syrie et le Yémen) à la COP28, ils ont apporté leur soutien à un triplement de la production d’énergies renouvelables à 11 000 gigawatts d’ici 2030.
Leur engagement ne s’arrête pas là puisque la création d’un fond de transition, le premier dédié à cet effet, a été annoncée avec un versement de 30 milliards de dollars. Bien que les défis restent nombreux et nécessitent des mesures ambitieuses de la part de chaque Etat, adaptées à leur part de responsabilité dans le réchauffement climatique, les Emirats arabes unis démontrent, à leur échelle, une préoccupation pour la santé de la planète et le bien-être de l’humanité. Cette COP28, en mettant en lumière le rôle du pays, démontre par ailleurs que le Moyen-Orient joue un rôle majeur dans les solutions apportées au plus grand enjeu du XXIe siècle, non seulement en termes d’initiatives innovantes mais aussi de développement durable.
Sources :
COP28 : de quoi s’agit-il et pourquoi est-ce important ? | ONU Info (un.org)
Les Émirats arabes unis : le bon endroit pour une COP ? (radiofrance.fr)
Al Dhafra, vitrine solaire des Émirats arabes unis avant la COP28 | Connaissances des énergies