Book Club - Intimités israéliennes avec Zeruya Shalev

Book Club - Intimités israéliennes avec Zeruya Shalev

Le podcast France Culture Book Club met à l’honneur la talentueuse Zeruya Shalev. Dans cet entretien, l’autrice israélienne exprime avec sincérité et simplicité son rapport à la littérature tout en dévoilant les rouages de son dernier roman Stupeur.

Zeruya Shalev

Zeruya Shalev, née en 1958 au kibboutz Kinneret en Galilée, a grandi dans une atmosphère où la littérature était vénérée.
Partagée entre les oeuvres contemporaines et récits religieux, Zeruya choisit d’étudier la Bible à l'Université hébraïque de Jérusalem, avant de se lancer dans l’écriture.

Le talent de Zeruya Shalev se fait vite remarquer et récompenser. Quelques années après la publication de son premier roman Dancing, Standing Still, l’autrice reçoit le Golden Book Prize pour Vie amoureuse. En 2014, l’écrivaine obtient également le prix Femina du meilleur roman étranger pour son ouvrage Ce qui reste de nos vies.

En 2004, Zeruya Shalev est victime d'un attentat-suicide à Jérusalem, dont elle ressort blessée et traumatisée. Cet épisode retarde la publication de son roman Late Family qui traite de la désintégration et de la reconstitution d'une famille, inspiré en partie de ses propres expériences. Inspirée par la magie des contes de la Comtesse de Ségur, l’autrice israélienne tient à insuffler une précieuse dimension narrative à ses œuvres tout en explorant les profondeurs de la société à travers des thèmes profonds : politique, culture et épreuves personnelles.

Élevée dans un monde nourri par les récits,Zeruya a puisé dans une tradition familiale où lire n’était pas une activité silencieuse. L’oralité de la lecture est bel et bien au coeur de son oeuvre.

Dans cet entretien inédit, Zeruya Shalev se livre d’abord sur ses souvenirs d’enfance, où elle se revoit bercée par la voix de son père, relatant les aventures épiques de la Bible et de l’Odyssée… Désormais, c’est par le biais de ses propres œuvres que l’écrivaine prolonge l’écho paternel.

Car Zeruya n’écrit pas, elle raconte. Dans Stupeur, elle raconte l’histoire d’Atara, cette jeune femme qui cherche à collecter les pièces du puzzle familial. Pour la première fois, il semblerait que son père mourant, la confonde avec une mystérieuse Rachel. Mais qui est donc cette femme ? Quelle influence a-t-elle eu sur ce père solitaire et interdit ? Coûte que coûte, la jeune Atara se met en tête de retrouver cette figure énigmatique, quitte à traverser le désert.

Toujours au cours de l’entretien, l’autrice s’attarde sur l’importance des dialogues qui ponctuent les pages de son roman, révélant une toile complexe de relations : hommes et femmes, hommes et hommes, femmes et femmes… Zeruya souhaite ainsi attirer l’attention de l’auditeur sur cette rencontre intergénérationnelle qu’il verra se dessiner au fil du roman. Embrasée par la vie de ses multiples personnages, l’autrice n’hésite d’ailleurs pas à adopter chaque perspective sans jugement, de façon à contempler chaque facette de l’existence. Pour Zeruya Shalev, être autrice est semblable au métier d'actrice. Il s’agit de s'approprier un rôle, prêtant sa plume à chacun de ses personnages.

Mais, malgré le caractère animé qui émane du style de l’autrice, un aspect intrigant surgit de la discussion autour de son livre. Stupeur présente des trous subtils, similaires aux notes de la chanson “Des Trous”de Yael Naïm. Avec malice, Zeruya confie que ces "petits trous" subsisteront, offrant ainsi au lecteur, la liberté de compléter par lui-même des réponses partiellement dévoilées.

Encore une ultime tentative de dialogue ?

Crédit photo : https://fathomjournal.org/zeruya-shalev-on-pain-and-her-role-as-israels-literary-therapist/

Sources : 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/intimites-israeliennes-avec-zeruya-shalev-4024431

https://akadem.org/fiche_conferencier.php?id=1581

http://evene.lefigaro.fr/celebre/biographie/zeruya-shalev-23179.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zeruya_Shalev