Noël, cette fête qui rassemble au Moyen-Orient
Fête majeure pour les chrétiens, Noël a cependant une portée universelle, comme le démontre les festivités qui l’entourent au Moyen-Orient.
De décembre à janvier, un mois entier de festivités
Evénement incontournable de chaque fin d’année, Noël est célébré, dans la plupart du monde chrétien, dans la nuit du 24 décembre au 25 décembre. Pendant tout ce mois d’hiver, la période dite de « l’Avent » permet aux croyants de se préparer spirituellement à la naissance de Jésus qui a eu lieu, d’après le Nouveau Testament, à Bethléem. La diversité de rites et de traditions du monde chrétien en Orient n’implique toutefois pas une manière uniforme de fêter Noël. Tout d’abord, en ce qui concerne le calendrier. La communauté copte, qui a le sien propre (hérité de l’Egypte antique), fête Noël le 7 janvier, date plus ou moins concomitante de l’Epiphanie, qui célèbre la venue et les offrandes des Mages. Il en va de même pour toutes les autres communautés orthodoxes, c’est-à-dire de rite oriental, dont la manière de décompter les jours diffère de celle des catholiques. De Beyrouth au Caire, en passant par Jérusalem ou Damas, cette fête signe cependant pour chaque famille ou communauté la fin de l’année et le commencement d’une nouvelle.
Des traditions et des symboles
Pas de fête sans traditions culinaires et symboles ! Souvent, ces derniers s’inscrivent pleinement dans le folklore local et ont leurs équivalents, notamment en Occident. Ainsi en Syrie, le chameau fait-il office de Père Noël et apporte aux enfants leurs cadeaux. Héritage direct des Mages qui se seraient rendus, de cette façon, à Bethléem depuis la Perse…En Irak, les feux de joie et les prières récitées à la bougie rappellent le rôle miraculeux et créateur de la lumière. Autre tradition qui emprunte cette fois-ci au cycle de la nature et annonce l’année nouvelle, celle des graines germées au Liban. Une fois vertes, ces jeunes pousses de légumineuse décorent les crèches et ornent les églises. En Palestine, la ville de Bethléem vit tout une journée au rythme des défilés et des parades au son de la cornemuse. Au niveau culinaire, chaque pays peut se targuer d’avoir ses propres spécialités. Toutes les communautés ont cependant en commun l’usage des épices et la consommation de sucreries, assez semblables à celles offertes aux proches pour célébrer l’arrivée d’un nouveau-né. Pour certains, l’Avent est synonyme de jeûne, végétalien. Les viandes grasses, symbole de prospérité et d’abondance, sont consommées lors de la fête.
Un pont entre les communautés
Bien que religieuse, Noël reste la fête la plus fédératrice au niveau social dans les pays multiconfessionnels de la région. Au Liban, elle est vue d’un très bon œil par les musulmans. En Egypte, le 7 janvier est férié pour l’ensemble du pays. Dans le nord d’Israël, la coexistence propre à la ville de Haïfa est mise à l’honneur tout au long du mois de décembre, à l’occasion de la Fête des Fêtes (Hag shel HaHagim) qui célèbre Hanoucca, Mawlid et Noël, avec des spectacles et des illuminations. Il y est parfaitement admis que les communautés juive, musulmane et chrétienne s’échangent leurs vœux à cette occasion. L’Arabie saoudite, berceau historique de l’islam, est elle aussi séduite et se réapproprie l’événement, notamment au niveau commercial, pour démontrer sa tolérance religieuse et son ouverture, telles qu’inscrites dans la Vision 2030 du Prince Héritier Mohammed Ben Salmane. Aujourd’hui, il n’est plus rare de voir les boutiques et les cafés des grandes villes du royaume décorés à cet effet.
Fête de la naissance et de la lumière, avec une portée universelle mais dont les traditions reflètent parfaitement la diversité de la région, Noël est sans aucun doute le moment de l’année qui rassemble le plus les communautés.
Sources :
Crédits photo: AP / Mahmoud Illean
Noël en Orient: le calendrier copte donne le « la » des festivités orthodoxes | Terresainte.net
Comment fête-t-on Noël au Liban ? (la-croix.com)