La réduction de la dépendance aux hydrocarbures : un impératif au coeur de la vision des pays de la région MENA
La région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) compte plus de 450 millions d’habitants pour seulement 1⁄4 du PIB de l’Europe. Dans cette région du monde encore jeune mais qui évolue et avance très rapidement, la sortie progressive des hydrocarbures est loin d’être un impensé.
La raison principale des efforts des pays de la région résulte d’un double constat : les hydrocarbures sont limités en quantité disponible et ceux-ci seront particulièrement impactés par les effets du changement climatique.
L'épuisement des réserves de pétrole et l'augmentation de la demande d'énergie
Comme introduit précédemment, les réserves de pétrole sont limitées et la demande mondiale d'énergie continue d'augmenter de manière significative. Selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les réserves prouvées de pétrole dans la région MENA s'élèvent actuellement à environ 830 milliards de barils.
Cela représente environ 48 % des réserves mondiales de pétrole. Cependant, ces réserves ne sont pas inépuisables et elles diminuent au fur et à mesure de leur exploitation. Dans le même temps, la demande mondiale d'énergie ne cesse de croître, sous l'effet de l'urbanisation, de l'augmentation de la population et du développement économique.
Selon l'AIE, la demande mondiale d'énergie augmentera d'environ 25 % d'ici 2040, principalement sous l'impulsion des économies émergentes et en développement. Le virage économique pour transitionner est donc indispensable et les pays de la région MENA, tels que le l’Arabie Saoudite qui s’est développé notamment grâce au pétrole, sous l’impulsion de MBS et du plan vision 2030, l’ont parfaitement compris.
Des économies guidées par la volonté de transitionner vers des énergies renouvelables
Les pays de la région MENA ont pris des mesures concrètes pour réduire leur dépendance à l'égard des hydrocarbures et promouvoir la transition énergétique. l’un des premiers piliers est d'investissements massif dans les énergies renouvelables. Par exemple, les Émirats arabes unis se sont engagés dans une transition énergétique ambitieuse en lançant le projet Masdar, future société énergétique d'Abu Dhabi.
Masdar développe et investit dans les technologies propres et renouvelables, notamment l'énergie solaire, l'énergie éolienne et la gestion de l'eau. L'objectif est de créer une économie durable et de faire des Émirats arabes unis un leader mondial de l'énergie propre. Autre exemple de diversification économique avec L'Arabie saoudite qui a lancé l'initiative "Vision 2030" pour réduire sa dépendance à l'égard des recettes pétrolières.
Dans le cadre de cette initiative, le pays a fixé, en autres, des objectifs ambitieux en matière d'énergies renouvelables telles que la construction de parcs solaires et éoliens à grande échelle. Sur ce même sujet, le Maroc est un exemple notable de l'engagement de la région en faveur des énergies renouvelables. Le pays a inauguré la centrale solaire Noor à Ouarzazate, la plus grande centrale solaire concentrée du monde, qui couvrira une superficie de plus de 3 000 hectares et produira des mégawatts d'électricité. En parallèle, l'Égypte a également investi dans l'énergie éolienne avec le parc éolien de Gabal El Zayt, l'un des plus grands projets éoliens d'Afrique.
De plus, les initiatives des pays de la région MENA se traduisent aussi dans l’ investissement dans la recherche et le développement de technologies énergétiques avancées. Ces derniers mettent en place des centres d'innovation et de recherche dédiés aux énergies renouvelables et développent des partenariats internationaux pour accélérer l'adoption de solutions énergétiques durables.
La réduction de la dépendance aux combustibles fossiles est désormais une nécessité cruciale pour les pays de la région MENA. La transition énergétique représente une nécessité et une opportunité majeure pour la région de façonner un avenir plus durable pour ses habitants et les générations futures.